Interview recto/verso : Joël Dicker

Jeune, beau et célèbre, l’écrivain genevois est à lui seul un personnage de fiction… Pas étonnant de le voir rôder dans les pages de son dernier roman « L’Enigme de la chambre 622 ». Une enquête palpitante, menée entre Genève et Verbier, à découvrir aux Editions de Fallois.

Les mots que vous aimez entendre?
Comment ça va? C’est une question qu’on ne pose pas si souvent aux gens…
Ceux qu’il ne faut pas vous dire?
Es-tu Marcus Goldman? On imagine que tout est autofiction. Or, le roman et l’autofiction sont, à mon avis, très antagoniques.

Le genre d’enfant que vous étiez?
Créatif! A 9 ans, je tenais un petit journal sur les animaux que je rédigeais et que j’imprimais avant de l’envoyer aux gens.
L’adulte que vous rêviez d’être?
Un homme heureux! Mais, je me sentais coincé entre l’envie de faire quelque chose de créatif et cet instinct contrarié par les adultes qui vous rappellent qu’être écrivain ou musicien, ce n’est pas un métier très sûr. Mais un enfant ne pense pas à payer ses factures, il veut seulement être en accord avec lui-même.

Ce qui vous fait lever du bon pied?
Avoir toute une journée d’écriture devant moi en me demandant ce qui va se passer dans mon roman. Comme je travaille sans plan, je ne sais jamais où mènera mon livre.
Le détail qui peut pourrir votre journée?
Un rendez-vous qui tombe mal et qui vient interrompre mon écriture, même si c’est un déjeuner sympa…

Le meilleur conseil qu’on vous ait donné?
Poser des questions! C’est mon éditeur qui m’a appris à ne pas avoir de certitude. Etre dans le doute, c’est s’arrêter un instant et prendre le temps de la réponse. C’est très important de savoir entretenir le doute et de savoir l’utiliser.
Celui que vous avez refusé de suivre?
Il y en a pas mal! Celui de passer mon brevet d’avocat, par exemple.

L’objet dont vous ne pouvez pas vous passer?
Mes papiers, mon porte-monnaie et mes clefs… Sortir sans eux me stresse à mort!
Celui qui vous encombre?
Le téléphone, qui est partout! A moins d’une urgence, il n’y a aucune raison d’avoir un téléphone posé devant soi en présence de quelqu’un. C’est vraiment une annonce que vous faites à l’autre pour lui signifier «tu n’as pas l’exclusivité de ce moment avec moi».

Votre plus gros mensonge?
Un des plus drôles en tout cas était de faire croire, quand on avait des remplaçants à l’école, que je ne parlais pas français. Généralement ça finissait chez le Doyen, mais le plaisir, c’était de voir jusqu’où je pouvais être crédible.
La vérité que vous n’auriez pas dû dire?
Je ne crois pas être assez courageux pour dire une vérité qui aurait une conséquence regrettable. Est-ce que tout est bon est dire?
je n’en suis pas convaincu…

Ce que votre Ex dirait de vous?
Quel con!… Non, elle dirait, quel mec génial!… Je n’en sais rien en fait! Elle est nulle votre question, vous me mettez vraiment dans une position merdique! (rires)
Ce que vous diriez de votre Ex?
C’était une chouette fille. Je vous le redis, elle est vraiment affreuse votre question!