Tout en finesse!

Quelle différence entre un bijou et des notes de musique? Aucune, à en croire Sarah Zanoli, qui abandonne son piano à 17 ans pour jouer une autre partition. Née à Vevey, c’est toujours dans le canton de Vaud qu’elle compose désormais de ravissants bijoux à la manière de mélodies…

A quel moment avez-vous su que vous seriez bijoutière?
Très tôt! A 13 ans, j’ai fait la rencontre d’un artisan bijoutier qui m’a beaucoup marquée. J’ai tout de suite été attirée par son travail. Il me donnait l’impression de pouvoir faire tout ce qu’il voulait simplement à partir de pierres et de métaux, un peu comme le ferait un alchimiste…

Quel point commun y a-t-il entre un piano et un bijou?
Ce que l’on ressent avec ses mains! Le métal devient exactement comme les touches d’un clavier. J’ai arrêté la musique quand j’ai commencé ma formation de bijoutière, car je ne me sentais pas disponible pour faire autre chose. Comme on ne balade pas non plus son piano comme une guitare, ça s’est fait assez naturellement…

Quelle a été la suite du parcours?
J’ai fait quelques stages en bijouterie, mais comme je ne trouvais pas de place d’apprentissage, je me suis orientée vers une Prépa Beaux-Arts. Ce qui m’a permis d’avoir une vision plus large sans m’écarter, pour autant, du chemin que je m’étais fixé. Ensuite, je suis entrée à l’Ecole Technique de la Vallée de Joux pour me former à la bijouterie.

A quoi ressemblait votre première création?
Le premier «vrai» bijou que j’ai réalisé est un pendentif, avec trois grelots composés de formes sphériques qui s’emboîtent les unes dans les autres. Bizarrement, c’est un bijou assez intuitif qui suscite toujours beaucoup de réactions quand je le porte!

Comment est né votre label Graines d’étoile?
A un moment, je me suis dit qu’il était temps de sortir de l’ombre pour avoir un retour sur mon travail. Il y a quatre ans, j’ai donc organisé un vernissage pour présenter une quarantaine de pièces et là, à ma grande surprise, j’ai tout vendu! Après cet épisode, tout s’est accéléré. Je me suis équipée d’une machine permettant de réaliser des soudures au laser, et j’ai lancé mon label. Quant au nom Graines d’étoile, je l’ai emprunté au titre d’une chanson d’Emilie Simon, que j’écoutais en boucle à l’époque. Vous avez un univers empreint de finesse, de délicatesse, très discret…

Etes-vous comme ça dans la vie?
Oui, je suis plutôt réservée, j’ai du mal à me mettre en avant. Je crois que si j’avais pu m’enfermer dans le placard le jour de mon vernissage, je l’aurais fait! Mais c’est peutêtre aussi cette absence de visibilité qui plaît à celles qui portent mes pièces. Derrière cette apparente simplicité, mes bijoux sont hyper-travaillés… même s’ils n’en ont pas l’air!

 

1994: Reçoit une bague fabriquée par un artisan bijoutier pour ses 14 ans. «Savoir que cette bague avait été réalisée exprès pour moi était déjà un cadeau en soi…»
2008: Naissance de son premier enfant. «Construire une famille était vraiment un idéal de vie que je souhaitais atteindre. Voilà, c’est fait!»
2012: A un gros coup de pompe! «J’ai vécu une période d’épuisement intense mais qui m’a permis de mettre de l’ordre dans ma vie et de revoir mes priorités!»
2014: Création de Graines d’étoile. «Un tournant dans ma vie, et surtout un projet que j’allais devoir faire vivre!»
2020: A fêté ses 40 ans. «J’ai enfin trouvé un équilibre de vie parfait pour faire tout ce que j’aime!» www.grainesdetoile.ch