Icône de style à contre-courant
Diana Rikasari, créatrice de la marque éponyme au parti pris durable nous propose une autre manière de consommer mode. Un vestiaire éclectique et recyclé dessiné par une résidente vaudoise à l’imagination débordante.
Si vous aimez la mode, il y a fort à parier que vous avez déjà vu les créations de la jeune femme sans même vous en rendre compte. Sa spécialité? Le recyclage. Lancée en 2019 à Froideville, la griffe aux 260’000 abonnés sur Instagram n’a pas eu besoin de plus d’années pour électriser le monde de la mode. Après avoir tapé dans l’œil de la marque américaine Urban Outfitters pour qui elle donnera corps à de nouvelles silhouettes en se réappropriant leurs invendus, elle enchaînera ensuite les collaborations à l’international. Mais ce sont ses partenariats avec les griffes lausannoises Maniak et Waiyka, qui lui permettent très vite de séduire la Gen Z suisse.
Premier amour
Une paire de crocs, un pull serti de chaussettes pour enfants et un collier de perles comme uniforme. Son style détonne. «Cet amour pour la mode, je le tiens de ma mère», se souvient-elle avant de poursuivre: «Enfant, je l’accompagnais dans les magasins choisir ses tissus, puis nous rentrions à la maison et je la regardais coudre.» Très tôt, elle sut que cela deviendrait son terrain d’expression favori, son moyen de dialoguer avec le monde. «Je me suis toujours sentie différente. Petite, j’étais la fille bizarre au style particulier. En grandissant, je me suis rendu compte à quel point être différente était un avantage.» Au fil de ses collections aux couleurs fortes et aux jeux de textures audacieux, la créatrice invite à la célébration de soi. «Je veux faire rire les gens et les rendre heureux», sourit-elle.
“Plutôt que de dépenser en permanence pour de nouveaux vêtements dont nous n’avons pas réellement besoin, pourquoi ne pas stimuler notre créativité en détournant ce que nous avons déjà?”
Chasse aux trésors
«Ne rien gaspiller.» Tel est le leitmotiv qui inspire et motive la jeune femme. Pour la créatrice d’origine indonésienne, aujourd’hui mère de deux enfants, le futur compte! Dans un contexte de transition écologique et de recherche permanente de solutions innovantes, le choix du recyclage s’impose comme une évidence. Elle récupère quelque chose d’ancien, le retravaille, le restaure, et en extrait une création précieuse. «Lorsque l’on recycle, c’est difficile d’imaginer les silhouettes à l’avance: les tissus, les couleurs, les jeux de matières… Tout dépend de nos trouvailles. Alors je me promène dans les friperies, je récolte les vieux vêtements de mon entourage et seulement après, je dessine mes créations», explique-t-elle avant de conclure: «Je souhaite inciter les gens à interroger leur consommation mode. Plutôt que dépenser en permanence pour de nouveaux vêtements dont nous n’avons pas réellement besoin, pourquoi ne pas stimuler notre créativité en détournant ce que nous avons déjà?»