«Ce parcours m’a appris que nous sommes les vraies protagonistes de notre santé»
Du jour au lendemain, la vie de Maddalena Di Meo a été bouleversée en apprenant le cancer de sa sœur. Ci-dessous, elle partage son témoignage qui souligne à quel point les proches sont également impactés.

Le jour de l’annonce, j’avais apporté des mirabelles. C’est l’un de ses fruits préférés. Depuis, je n’en mange plus.
En 2020, ma sœur cadette a appris qu’elle avait un cancer du sein triple négatif. Elle avait 38 ans. Même en tant que soignante, je pensais être préparée. Mais non. Quand le mot « cancer » entre dans une famille, il balaie tout pragmatisme. Le sentiment d’injustice m’a envahie : pourquoi elle ? Si jeune, sportive, avec une hygiène de vie exemplaire… Et pourtant.
Son parcours, et le nôtre à ses côtés, a commencé. Tout ce qu’on pensait acquis vacille. Se projeter dans l’avenir devient difficile. On vit au jour le jour, entre espoir et angoisse. L’entourage change : certains s’éloignent, impuissants face à ce mot qui fait peur. Mais il y a aussi la solidarité inattendue, précieuse, de personnes qu’on n’attendait pas.
Ce chemin vous transforme. Le futile disparaît, laissant place à l’essentiel. On découvre la beauté de l’instant présent. On mesure l’importance des mots. Dire « je t’aime », dire « tu comptes pour moi ».
Le futile disparaît, laissant place à l’essentiel. On découvre la beauté de l’instant présent.
Et puis, on réalise que le cancer n’arrive pas qu’aux autres. Pas seulement aux femmes plus âgées. Mais aussi à une jeune femme de 38 ans, comme ma sœur. Dans les salles de traitement, la jeunesse des patientes frappe.
Les chiffres sont là : un cancer du sein sur cinq survient avant 50 ans — donc avant l’âge du dépistage organisé. Chez les femmes de moins de 40 ans, les cas ont augmenté de plus de 50 % ces dernières années. Et c’est, encore aujourd’hui, le cancer le plus meurtrier chez les femmes de 15 à 39 ans.
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Heureusement, les chances de guérison sont élevées. Mais seulement si le cancer est détecté à temps.
Voilà pourquoi l’autopalpation est un geste vital. Simple, rapide, il ne prend pas plus de 10 secondes. Que sont 10 secondes face à une vie ? Au moindre doute — un creux, un nodule, une rougeur inhabituelle — consultez immédiatement. Il ne faut rien banaliser. Ni l’âge. Ni la peur.
Ce parcours m’a appris une chose : nous sommes les vraies protagonistes de notre santé. Un geste simple peut tout changer. Peut-être même sauver une vie. La vôtre.
Mon conseil ? Le cancer ne définit pas une femme. Ce qui la définit, c’est sa force, sa lumière et son courage.
Le témoignage de Maddalena est à retrouver dans le dossier spécial Octobre Rose de notre édition print actuellement en kiosque.