Octobre Rose : Témoignage de Maddalena Di Meo  

«Ce parcours m’a appris que nous sommes les vraies protagonistes de notre santé»

Du jour au lendemain, la vie de Maddalena Di Meo a été bouleversée en apprenant le cancer de sa sœur. Ci-dessous, elle partage son témoignage qui souligne à quel point les proches sont également impactés.

Maddalena Di Meo, témoin d’Octobre Rose, évoque le combat de sa sœur contre le cancer du sein.
©Sarah Jaquemet

Le jour de l’annonce, j’avais apporté des mirabelles. C’est l’un de ses fruits préférés. Depuis, je n’en mange plus.

En 2020, ma sœur cadette a appris qu’elle avait un cancer du sein triple négatif. Elle avait 38 ans. Même en tant que soignante, je pensais être préparée. Mais non. Quand le mot « cancer » entre dans une famille, il balaie tout pragmatisme. Le sentiment d’injustice m’a envahie : pourquoi elle ? Si jeune, sportive, avec une hygiène de vie exemplaire… Et pourtant.

Son parcours, et le nôtre à ses côtés, a commencé. Tout ce qu’on pensait acquis vacille. Se projeter dans l’avenir devient difficile. On vit au jour le jour, entre espoir et angoisse. L’entourage change : certains s’éloignent, impuissants face à ce mot qui fait peur. Mais il y a aussi la solidarité inattendue, précieuse, de personnes qu’on n’attendait pas.

Ce chemin vous transforme. Le futile disparaît, laissant place à l’essentiel. On découvre la beauté de l’instant présent. On mesure l’importance des mots. Dire « je t’aime », dire « tu comptes pour moi ».

Le futile disparaît, laissant place à l’essentiel. On découvre la beauté de l’instant présent.

Et puis, on réalise que le cancer n’arrive pas qu’aux autres. Pas seulement aux femmes plus âgées. Mais aussi à une jeune femme de 38 ans, comme ma sœur. Dans les salles de traitement, la jeunesse des patientes frappe.

Les chiffres sont là : un cancer du sein sur cinq survient avant 50 ans — donc avant l’âge du dépistage organisé. Chez les femmes de moins de 40 ans, les cas ont augmenté de plus de 50 % ces dernières années. Et c’est, encore aujourd’hui, le cancer le plus meurtrier chez les femmes de 15 à 39 ans.

À lire aussi : Le témoignage de Débora Schivo, qui raconte son combat contre le cancer du sein.

Heureusement, les chances de guérison sont élevées. Mais seulement si le cancer est détecté à temps.

Voilà pourquoi l’autopalpation est un geste vital. Simple, rapide, il ne prend pas plus de 10 secondes. Que sont 10 secondes face à une vie ? Au moindre doute — un creux, un nodule, une rougeur inhabituelle — consultez immédiatement. Il ne faut rien banaliser. Ni l’âge. Ni la peur.

Ce parcours m’a appris une chose : nous sommes les vraies protagonistes de notre santé. Un geste simple peut tout changer. Peut-être même sauver une vie. La vôtre.

Mon conseil ? Le cancer ne définit pas une femme. Ce qui la définit, c’est sa force, sa lumière et son courage.

Le témoignage de Maddalena est à retrouver dans le dossier spécial Octobre Rose de notre édition print actuellement en kiosque.