Au diapason!

Interprète ou auteure, seule au piano ou avec un orchestre, l’artiste valaisanne Sylvie Bourban va là où sa sincérité la porte… Sa voix claire et satinée joue avec les notes latinos, jazz ou électros, mais aussi avec les cadences nostalgiques de la chanson française. Un répertoire éclectique qui ne manque pas d’émouvoir.

Comment la musique est-elle venue contrarier votre carrière d’éducatrice spécialisée?
C’est vrai que je me destinais plutôt à travailler avec des personnes atteintes de handicap, mais la musique a toujours été là. Peut-être qu’elle m’est venue de mon père qui chantait beaucoup à la maison. Ma soeur aussi chantait dans un piano- bar. Moi, j’ai commencé le piano à 5 ans, mais le déclic est venu plus tard, quand j’ai emménagé à Boston et passé l’audition pour entrer, sans le savoir, dans l’école de musique la plus sélecte qui soit, au Berklee College of Music. Un genre d’école à la Fame… J’ai beaucoup bossé et beaucoup appris!

Vous abordez des genres très différents, d’où vient cette curiosité?
Comme parfois je doute, je développe un tas de stratégies pour avancer. L’une d’elles consiste à aller vers ce qui me touche! Je ne veux pas avoir à choisir, alors quand j’attrape une inspiration, j’essaie de l’emmener le plus loin possible et d’aller au fond des émotions. Quand je chante «Ma révérence» de Véronique Sanson, le sentiment de solitude est profond mais la joie est tout aussi intense si je chante quelque chose de gai!

Y a-t-il des chansons que vous vous interdisez?
Non, aucune si elle me touche, mais je m’interdis d’imiter celui qui la chante. Du coup, je lui donne une certaine couleur en essayant de rester fidèle à la mélodie. Mais si je veux chanter Leonard Cohen, je devrais travailler les graves car je n’ai pas la voix pour ça. Le chant pour moi est un outil, un moyen de transmettre une émotion. Je travaille beaucoup la technique vocale pour que la chanson passe toujours au premier plan car si le public perçoit vos difficultés, alors il n’entend plus la chanson.

Une vie sans musique, c’est possible?
J’ai du mal à l’imaginer mais oui, c’est possible! Disons que je ferais comme tous ces gens privés de quelque chose d’essentiel, je développerais d’autres facultés…

Votre dernier album, «Même pas mal», comptait 3 CD, 27 titres, c’est plutôt généreux. Il vous en reste sous le pied?
Je crois oui! Dans cet album, j’ai rassemblé tout ce dont j’avais envie en prenant la précaution de glisser un CD vierge pour que chacun puisse faire sa playlist! Même si composer reste un exercice difficile et que je suis plus à l’aise dans l’interprétation, j’ai des ressources, oui! D’ailleurs, je viens de composer plusieurs titres pour l’humoriste Nicolas Haut et j’espère avancer prochainement un autre projet d’écriture avec un artiste qui est, pour moi, un vrai roi de l’électro…


1993
Fait sa première scène à 11 ans. «Je réalise que je peux communiquer des émotions.»

2007
Intègre le Berklee College of Music de Boston. «Il y a tellement de concurrence que je n’ai pas d’autre choix que de bosser dur!»

2009
Première tournée avec les musiciens. «A la fois une vie en communauté très riche et une scène qui m’aide à vaincre ma timidité!»

2019
Est en tournée avec Nicolas Haut. «Le spectacle cartonne, on est hyper-fiers de notre travail!»

www.sylviebourban.com