Cherche portefeuille désespérément!

Les Objets Trouvés (OT), c’est un peu le bureau de la dernière chance! Celui où l’on se rend lorsque tout espoir de remettre la main sur ses clefs ou son portefeuille est perdu. A Genève, le personnel traite chaque jour des centaines de requêtes et se démène pour retrouver les propriétaires d’objets égarés…

Il est 9h du matin, et déjà une file d’étourdis et de malchanceux se forme au bureau des objets trouvés. A l’accueil, une jeune femme annonce «J’ai perdu mes clefs lundi dernier». Le guichetier extrait un tiroir bondé de clefs qu’il déverse bruyamment sur le comptoir. «Ça, c’est la récolte de deux semaines!» confie, amusé, Didier Aulas, Directeur des OT. Chaque année, 15 000 à 18 000 objets font escale ici . Autant dire que les tiroirs se comptent par dizaines et que les étagères débordent d’objets parfois insolites! Valises, trottinettes, parapluies, bâtons de ski, poussettes, ordinateurs, presse-orange, et même fauteuils roulants (oui, vous avez bien lu!), le lieu ressemble à la caverne d’Ali Baba. Dès leur arrivée, les objets sont triés et classés par genre. Le plus souvent réclamés dans les dix jours qui suivent leur perte, certains occasionneront des recherches de la part des OT quand c’est possible, tandis que d’autres tomberont définitivement aux oubliettes…

Du rire aux larmes
Créés en 1926, les OT (rattachés au Département de la Sécurité, de l’Emploi et de la Santé) centralisent à Genève toutes les pertes du canton. Ailleurs, cette mission est localement assurée par les communes. Si les coûts du service sont difficiles à couvrir, son utilité, en revanche, n’est plus à démontrer! Chaque jour, le bureau des objets trouvés reçoit 200 visites et presque autant d’appels téléphoniques, mais au final, le taux de restitution affiche 40%! Pas si mal, si on en juge la moyenne nationale qui ne dépasse pas 30%. «Bien sûr, il faut gérer les énervements et les déceptions, mais quand un objet retrouve son propriétaire, c’est une petite victoire!» confie le directeur. Il faudra toutefois s’acquitter d’une taxe (5% de la valeur estimée de l’objet, plafonnée à 4000 CHF) pour récupérer son bien et récompenser celui qui l’a rapporté, mais quand on aime… Quant aux objets jamais réclamés, et dont la valeur dépasse 1000 CHF, leurs inventeurs (personnes qui les trouvent) peuvent en devenir propriétaires après un délai de 5 ans. Le cas échéant, ils seront soit détruits, soit vendus aux enchères (3 à 4 fois par an), soit remis à des oeuvres caritatives. Espérons que la nouvelle plateforme en ligne Easyfind qui doit s’ouvrir au public l’année prochaine augmentera encore les chances de restitution. Dans l’intervalle, il faudra compter sur sa bonne étoile!

Plus d’infos: Secteur des Objets Trouvés, Rue des Glacis-de- Rive 5 – 1207 Genève.
www.ge.ch/objets-trouves


PHOTO: WWW.ADOBESTOCK.COM/BLACKDAY