Parents jeunes: responsables et formés

En Suisse romande, l’association JeunesParents développe un modèle unique et créatif pour accompagner de manière personnalisée les parents de moins de 25 ans dans leur parentalité et leurs projets de formation. A sa tête, une équipe pragmatique et réactive de professionnelles du social et de la santé qui se bat sur le terrain pour que grossesse précoce ne rime plus avec abandon d’études. La Loterie romande soutient leur action.

KARINE DEMIERRE,
37 ans, 5 enfants, assistante sociale, fondatrice et directrice
Pour moi, cette association est un cadeau. Je suis tombée enceinte à 16 ans. J’allais commencer le collège. Avec le père, nous avons décidé d’assumer la grossesse. Si mes parents avaient peur que je mette en péril mes projets professionnels, ils nous ont toutefois vraiment soutenus. Eduquée dans l’idée de prendre les défis de la vie à bras le corps, je me suis battue comme une lionne et j’ai trouvé des solutions pour mener de front études et rôle de maman. Puis en 2003, notre désir de rencontrer d’autres jeunes parents nous a amenés à créer l’association. Elle apporte une expertise rare car nous partons de nos expériences pour élaborer nos prestations. Nous essayons de penser à tous les domaines de la vie pour que les jeunes parents trouvent auprès de nous tout ce dont ils ont besoin. Ainsi, nous avons lancé l’an dernier le programme de soutien à la formation. Nous accompagnons la jeune mère ou le jeune père sur le long terme, de la grossesse jusqu’à la fin de la formation. Nous l’aidons à s’organiser en lui apportant un soutien moral et pratique. Nous avons des rendez-vous réguliers et nous fixons ensemble des objectifs. D’une fois à l’autre, ils doivent les atteindre et restent maîtres du jeu. Autre plus-value, notre réseau de solidarité: les mères que l’on a aidées à nos débuts sont toujours présentes pour épauler les jeunes mères d’aujourd’hui et des groupes WhatsApp régionaux s’autogèrent.

ZOÉ COLLIARD,
19 ans, gymnasienne, une enfant
Ma mère m’a parlé de l’association que j’ai contactée quand j’étais enceinte de 7 mois. Ça m’a rassurée sur le fait que je n’étais pas la seule dans mon cas. Depuis, j’ai une rencontre par mois. Mon objectif est d’avoir plus de 4,5 de moyenne générale et de finir mes études. Ces rendez-vous me motivent et m’aident à maintenir le cap car ils sont très concrets. J’ai des appels téléphoniques à passer, des papiers à me procurer pour obtenir telle ou telle allocation. Avoir eu, jeune, une enfant implique que je n’ai pas de temps à perdre. J’avance pour moi, pour ma fille. L’élever et continuer mes études, c’est possible!

ALBA EGGS,
25 ans, étudiante HES Santé, 2 enfants et vice-présidente du comité
Enceinte à 17 ans, j’avais besoin d’échanger avec de jeunes parents. J’ai d’abord rencontré Karine Demierre puis assisté à des rencontres régionales. Ensuite, j’ai eu envie de m’engager dans le comité pour défendre les intérêts des jeunes parents. Comme j’ai eu mon deuxième enfant pendant mon bachelor, ce qui était étonnamment plus compliqué que pour le premier au collège, j’ai participé à la mise en oeuvre du Programme de Soutien à la Formation. Et ce, avec mon conjoint également étudiant. Nous avons amené notre vécu dans la réflexion. Aujourd’hui, il est important de créer des liens avec les centres cantonaux de santé sexuelle, les conseillers aux études et de trouver des fonds pour que notre action soit pérenne.

Toutes les informations sur www.jeunesparents.ch