Voici quelques mois, ma commune, par souci d’efficacité dans le tri des déchets, a mis en circulation des sacs, payants, conçus spécialement pour le plastique. Je trouve l’idée excellente et me mets à trier consciencieusement. Plus question de me voiler la face: bien trop nombreux, les emballages me rendent dingue.
C’est décidé, je passe au vrac
Plusieurs de mes amies m’ont devancée. Leur premier conseil est de m’inviter à récupérer, dans mon foutras naturel, tous les contenants en verre que je peux trouver. Et j’en trouve. Plein. J’ai une collection dantesque de bocaux à confiture qui occupe deux étagères de ma cave. Je les conserve depuis des années en me disant qu’ils serviront un jour. Eh bien, c’est le moment! Seul défaut, leur contenance: 30 cl, ce n’est pas grand-chose… Qu’à cela ne tienne, je verrai bien dans la pratique quotidienne, d’au- tant que je déniche, derrière les rangées de pots translucides, quelques conserves alimentaires plus conséquentes. Cette quête m’a mise en joie. J’ai hâte de remplir de denrées colorées mes bocaux devenus soudain précieux, par la magie de ma décision de changer ma manière de consommer.
Souvenirs de grand-mère
La joie, c’est aussi me souvenir de ce que me racontait ma grand- mère à propos de l’épicerie de son enfance. Dans les années 30, tout était vendu au détail. Les légumes et les fruits bien sûr, mais aussi le riz et les pâtes qui se trouvaient dans des caisses en bois à même le sol. L’huile d’arachide, la seule commercialisée à l’époque, était conservée dans de gros bidons. Il fallait porter ses propres bouteilles pour les faire remplir. Puis les biscuits, eux, étaient dans des caissettes vitrées. On les achetait au poids. On ne choisissait rien. L’épicière servait… Mamie! Aujourd’hui, j’ai envie de reprendre les bonnes habitudes.
Des épiceries «militantes»
D’un clic de souris, je tombe sur une liste foisonnante. Les épi- ceries en vrac sont de plus en plus nombreuses, partout en Suisse romande. Ainsi, Atout Vrac, à Fribourg, fondée par dix femmes d’âges divers, inspirées par le film Demain et engagées pour l’en- vironnement. Tandis qu’une coopérative à but non lucratif sou- tient leur activité, elles nous offrent un lieu où l’on s’approvisionne en produits locaux, de qualité et surtout sans emballage. Là, je le confirme, ma décision est irrévocable. Quand consommer rime avec respect, pourquoi s’en priver?
Mon carnet d’adresses
Atout Vrac, Fribourg, www.atoutvrac.com
L’Epicerie Vrac, Yverdon-les-Bains, epicerievrac.ch
Saveurs en Vrac, Lausanne, www.saveursenvrac.ch
Naturellement Vrac, Châtel-Saint-Denis, www.naturellementvrac.ch
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