Le cancer du sein touche aujourd’hui 1 femme sur 9. Heureusement, grâce aux traitements chirurgicaux et médicaux, dans 90% des cas, la patiente guérit. Néanmoins, la radiothérapie qui fait partie intégrante du processus de guérison se révèle généralement longue et pénible. Pour réduire la durée du traitement, la technique révolutionnaire et pourtant méconnue de radiothérapie IORT fait son chemin. Entretien avec Dr Pierre-Alain Brioschi, spécialiste en oncologie gynécologique de la Clinique de Genolier.
Lorsque l’on se trouve confrontée à un cancer du sein, on pense invariablement, entre autres traitements, aux «rayons» qu’il va falloir affronter quotidiennement pendant près de deux mois avec son lot de désagréments et de déplacements fastidieux. Fort heureusement, la prise en charge a fait aujourd’hui de considérables progrès. La nouvelle technologie de radiothérapie intraopératoire (IORT), pratiquée seulement dans trois établissements à l’heure actuelle en Suisse, vient augmenter de manière impressionnante la qualité de vie et le confort des patientes comme l’explique Dr Pierre-Alain Brioschi: «Grâce à cet appareil, la radiothérapie s’effectue lors de l’opération, si bien que l’on réalise le traitement complet en une seule fois. Cette technique permet de diminuer les effets secondaires, puisque la peau est totalement épargnée. De plus, les organes vitaux sont protégés par l’insertion transitoire d’une plaque de plomb, là où sera délivrée la dose de radiothérapie.»
Less is more
Avec près de quinze ans de recul depuis les premières études sur des patientes, on constate que le résultat est similaire à celui d’une radiothérapie traditionnelle, avec moins d’effets secondaires! En effet, le traitement durant l’opération permet d’obtenir un contrôle optimal immédiat de la zone mammaire la plus à risque de récidive. Ainsi, 40% des patientes touchées par un cancer du sein peuvent bénéficier de cette technologie. Le hic: du fait de sa relative « nouveauté », les caisses maladie ne remboursent pas encore systématiquement ce traitement avec l’assurance de base, seulement en division privée ou semi-privée. Il est à souligner toutefois que selon les situations, la Genolier Foundation (cf. encadré) peut être d’un précieux soutien en assurant la prise en charge, coûte que coûte! Haut les coeurs!
Une belle histoire entre la Clinique Générale de Fribourg et Genolier
Madame S., 63 ans, habite Fribourg. Elle se découvre un jour une petite boule dans le sein. Après consultation, son gynécologue identifie une deuxième boule et, grâce aux biopsies et aux radiologies diagnostiques, établit qu’il s’agit de tumeurs précoces de bon pronostic. Dans ce cas, le traitement IORT représente une excellente alternative à la radiothérapie postopératoire prévue sur plusieurs semaines. Seulement, la technique n’est disponible qu’au coeur de la Clinique de Genolier. Grâce à la création du Centre du Sein, la situation est exposée par vidéoconférence au colloque multidisciplinaire réunissant la Clinique Générale de Fribourg et celle de Genolier*, et l’indication IORT privilégiée. Au final, bien que l’assurance de base de la patiente ne prenne pas en charge cette nouvelle technique, le traitement a pu être entrepris grâce à l’intervention de la Genolier Foundation qui a accepté de suppléer au manque financier. Madame S. fut grandement soulagée et heureuse, tant par la parfaite prise en charge que la complète réussite du traitement!